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ARCHITECTURE DES LETTRES

Sa dernière série est consacrée à une architecture de lettres. Ici chaque signe devient un bloc en soi, une sculpture, une construction typographique qui s’organise à l’image d’une cité. Cette forêt construite d’alphabets semble gigantesque. Nous ne sommes plus dans les pattes de mouches, des traces et des empreintes de plume sur le papier qu’on semble survoler et de cerner d’en haut. L’artiste est passé de l’espace de la lecture à l’espace architectural et nous conduit  à l’intérieur d’un échafaudage typographique proche de la rayographie de Man Ray. Celui-ci a posé les objets sur un papier sensible pour en révéler l’objet dans sa bidimensionnalité qui fusionne avec la surface-même. L’empreinte de l’élément reste blanche contrairement à l’espace noir qui l’entoure et qu’il éclaire en même temps.

Eric Collette par contre crée un labyrinthe des lettres en jouant avec l’ombre et la lumière, les mettent en relief, en négatif et positif en déclinant des tons gris clair sombre. Des textures différentes, des lettres projetées deviennent des figures, des fantômes d’ombres. Cette architecture nous met dans une dramaturgie où chaque signe dégage la présence d’un corps de lettre parfois translucide, solide ou fragile. Il évoque un labyrinthe de mots qui croît en nous chaque jour un peu plus. Bien qu’il nous encombre, il constitue en même temps notre lien primordial avec l’autre, le monde avant nous et après nous. La parole nous fait advenir dans l’humanité, mais elle conditionne également notre perception autant sur nous-même que sur notre environnement mental. Cette combinatoire donne aux traces de lettres-mot-choses un espace de réinvention d’une identité mobile.

 

Jeanette Zwingenberger (Architecture de Lettres)

 

 

 

Tirages photographiques sur coton Fine Art, pigment naturel, 30 x 20 cm, 2017

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